Bảo Đại en appelle vainement aux Alliés pour essayer de maintenir l'indépendance de son pays, puis abdique le 25 août en remettant les insignes du pouvoir à une délégation du Comité de libération nationale. Si le passage du Laos à un traité d'amitié et d'association se passe sans difficulté, les choses sont plus délicates au Cambodge, où Penn Nouth, représentant de Sihanouk, réclame pour le pays « au sein de l'Union française, un statut au moins équivalent à celui de l'Inde au sein du Commonwealth », demandant concrètement la dévolution de toutes les compétences exercées encore par la France. La chronique rapporte de nombreux cas d'abus, de brutalités, voire de crimes, commis par des Français à l'encontre d'employés — coolies, paysans — ou de subordonnés vietnamiens, sans que la justice ne châtie ensuite les coupables[112]. Au Sud Vietnam, où le régime de Diệm soutenu par les États-Unis dérive vers un autoritarisme grandissant, l'insurrection soutenue par le Nord Vietnam communiste se fait de plus en plus virulente et prend en 1960 le visage du Front national de libération du Sud Vietnam (couramment appelé Việt Cộng). Les exportations de produits comme le caoutchouc, le poisson, l'étain, le riz cochinchinois ou le bétail cambodgien vers la Chine, le Japon, les Philippines, Singapour ou les États-Unis permettent à l'Indochine de s'insérer durablement dans le commerce international[131]. L’ordonnance du 11 juillet 1897 maintient la monarchie élective et définit les modalités du vote d’un nouveau souverain. Dans l'immédiat après-guerre, l'économie indochinoise est dans un état désastreux. Les Français doivent encore affronter plusieurs soulèvements en Cochinchine — dont un mené par les fils de Phan Thanh Giản — et ont initialement des difficultés à gérer le vide administratif causé par le retrait des mandarins annamites. La France développa les systèmes de santé et d'éducation dans les pays indochinois, dont la société restait cependant très inégalitaire. Le développement des importations par le Japon et la Chine permet à l'Indochine de devenir, dès le début du XXe siècle, le principal exportateur de charbon en Extrême-Orient, après la Mandchourie. Les réformes ne sont finalement pas appliquées, mais cet épisode est le signe de la volonté des Français de renforcer leur contrôle sur le Cambodge. Parmi les militaires faits prisonniers, beaucoup sont massacrés ou exécutés ; plusieurs officiers supérieurs français sont décapités à coups de sabre. Le 5e régiment étranger d'infanterie — dit régiment du Tonkin — fleuron de la Légion étrangère en Indochine, est créé en 1930[86]. Ses rapports économiques avec la Métropole sont cependant particuliers : si les échanges de l'Indochine avec le reste du monde sont bénéficiaires, ceux avec la Métropole sont structurellement déficitaires, le système colonial la plaçant dans une situation d'infériorité systématique. Les seules statistiques fiables dont on dispose sur ce point concernent les grandes agglomérations : à Saïgon, la mortalité infantile tombe de 44 % en 1925 à 19 % en 1938[147]. Enfin, le métissage est l'un des traits particuliers de la colonisation de l'Indochine, où il est nettement plus fréquent qu'au Maghreb ou dans la plupart des autres pays de l'empire colonial[95],[96]. Un lobby est bientôt formé par les milieux d'affaires français en Chine — notamment le négociant Jean Dupuis, qui souhaite établir, via le fleuve Rouge, un flux commercial avec le Yunnan —, les soyeux lyonnais comme Ulysse Pila, les missions catholiques, la marine et l'administration de la Cochinchine, afin d'encourager et appuyer une nouvelle expédition[17],[18]. Les élections de septembre 1946 voient la nette victoire (50 des 67 sièges) du parti démocrate dirigé par le prince Sisowath Youtevong. En leur absence, une fronde est menée par des milieux religieux et politiques auxquels participent activement les deux frères de Ngô Đình Diệm (qui vit alors en retraite aux États-Unis), Ngô Ðình Nhu et l'archevêque Ngô Đình Thục. Dans le courant du mois d'avril, les Chinois, qui avaient prolongé leur occupation du Laos pour faire main basse sur la récolte d'opium, se retirent enfin : les Français peuvent alors reprendre le contrôle du reste du protectorat et pénétrer le 25 avril dans Vientiane[346],[345]. Les forces de Hô Chi Minh réaffirment par ailleurs leur solidarité avec le Pathet Lao et les Khmers issarak, dont les chefs Souphanouvong et Son Ngoc Minh dirigent chacun un gouvernement provisoire. Le Nagara Vatta est interdit et son rédacteur en chef, Pach Chhoeun, condamné à la prison à vie. Est-ce possible ? Hô Chi Minh et son gouvernement prennent le maquis, ce qui marque le véritable début de la guerre d'Indochine[364],[365]. Maurice Long, successeur de Sarraut, poursuit la politique de ce dernier mais il doit affronter une opposition renforcée de la part des colons et d'une frange de l'administration. Les ouvriers indochinois, en majorité peu qualifiés, sont divisés entre cu nau (manœuvres) et ao xanh (ouvriers spécialisés, ou ayant reçu une formation minimale). En octobre, Jean de Raymond, Commissaire de la République française au Cambodge, est assassiné par un agent Việt Minh. Parallèlement, un premier noyau communiste apparaît dans les milieux politiques annamites, en premier lieu parmi les expatriés en France. Le Laos, pays sous-peuplé et ethniquement très hétérogène, historiquement tourné vers le Siam, n'est avant la conquête qu'un ensemble de principautés et de royaumes unis par des liens de vassalité[70]. Les idées progressistes de certains Français favorisent cependant les échanges et les interactions culturelles avec la bourgeoisie vietnamienne, notamment dans les milieux de la franc-maçonnerie[112]. Son Ngoc Thanh, ramené au Cambodge par les Japonais qui misent sur son envergure de dirigeant indépendantiste, prend en mai le ministère des affaires étrangères et joue bientôt les premiers rôles au sein du gouvernement. La vie politique reprend progressivement en Cochinchine, où le Parti constitutionnaliste et le Parti démocrate se reforment[327]. Des Français entretiennent par ailleurs, à titre individuel, de bons rapports avec les populations locales. Sous son impulsion et celle du parti colonial conduit par Théophile Delcassé et Eugène Étienne, les Français choisissent de se concentrer sur le Laos, afin de contenir les velléités britanniques d'expansion régionale[37],[38]. Le mouvement communiste indochinois semble alors démantelé[203],[204],[206]. Les mandarins provinciaux sont réduits à de simples fonctions d'apparat, et l'essentiel de l'administration est assurée au Tonkin par des délégués provinciaux, agents du résident[62]. En février 1951, le Parti communiste indochinois renaît officiellement sous forme du Parti des travailleurs du Viêt Nam : au cours du même congrès, il est décidé de réorganiser les mouvements indépendantistes laotiens (Pathet Lao) et cambodgiens selon la même formule. Ils diffusent en outre une propagande panasiatique à la gloire du Japon, présenté comme le libérateur de la « Grande Asie orientale » ; des bonzes japonais viennent prêcher l'unification des sectes vietnamiennes contre les colonisateurs, et certains officiers nippons, excédés de devoir continuer à composer avec les Français, multiplient les provocations. Traité d'amitié et d'association. Il charge en outre Cédile de former en Cochinchine un Conseil consultatif mixte qui pourrait faire office d'assemblée constituante[328]. Dans le même temps, l’ordonnance royale du 24 septembre 1919 avait fixé le statut des communes. Parallèlement, les États-Unis renforcent encore leur présence dans la région en suscitant, à l'automne 1954, la création de l'Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est (OTASE), pendant asiatique de l'OTAN destiné à regrouper les pays non communistes[454]. Les campagnes des intellectuels se conjuguent à celles de la marine militaire, qui considère l'expansion coloniale comme un outil idéal pour son développement, ainsi qu'à celles des milieux d'affaires. Dès la mi-janvier 1951, les troupes de Giáp entament une nouvelle offensive au Nord Vietnam : de Lattre mène alors une contre-offensive vigoureuse, leur infligeant une sévère défaite[395]. En outre, le cabinet d'« union nationale » de Tâm, s'il compte des représentants des principales forces anticommunistes comme le Đại Việt et le VNQDD n'est soutenu franchement par aucune d'entre elles : VNQDD, catholiques, Đại Việt, Hòa Hảo et caodaïstes jouent chacun leur propre jeu, et Tâm apparaît trop comme l'« homme des Français » pour convaincre les nationalistes vietnamiens. Le Cambodge durant la Seconde Guerre mondiale, L'après-guerre et la marche vers l'indépendance, Représentants du Protectorat au Cambodge (1863-1885), Commissaires de la République au Cambodge (1945-1953), « au sein de l'Union française, un statut au moins équivalent à celui de l', « interdit aux fonctionnaires de l’ordre judiciaire de s’immiscer dans les matières relevant de la compétence des autorités administratives », « des conflits et des contestations surgies en l’absence d’une infraction légale à l’occasion des actes du gouvernement cambodgien », « institut indigène d’étude du bouddhisme du petit véhicule », « mettre à disposition du clergé des méthodes pratiques de pédagogie susceptibles de permettre la rénovation de l’enseignement », Digithèque de matériaux juridiques et politiques, , « French Policy under Louis Napoleon 1848-1853 », « Piraterie et contestations populaires », (« In search of independence 1945 - 1950 »). La nomination de Pignon, ancien collaborateur de d'Argenlieu, est cependant le signe d'une nette « droitisation » du gouvernement français sur les questions indochinoises. Le gouvernement de Diệm proteste contre ces accords dont il nie la validité légale[441]. À partir de la fin 1944, le Nord de l'Indochine est frappé par trois typhons qui détruisent les récoltes, perturbant gravement la répartition alimentaire. L'aide de Mao n'est pas uniquement militaire, et de nombreux conseillers chinois passent au Vietnam pour aider les forces de Hô Chi Minh à administrer les zones sous leur contrôle[383]. L'Indochine a d'importants échanges extérieurs : la Cochinchine est notamment le principal fournisseur de riz de la Chine du Sud, où elle exporte également de nombreux articles traditionnels (parapluies, faïences, tissus de soie, objets de culte…). Principal marché colonial de la France après l'Algérie, l'Indochine est un client important de la Métropole, dont elle absorbe 3,1 % des exportations totales et à laquelle elle fournit 4,1 % de ses importations. Sur une période relativement brève, le Vietnam, le Laos et le Cambodge ont connu une profonde mutation, qui les a rapprochés du modèle occidental via la monétarisation de leurs économies et l'apparition de classes sociales modernes. Quelques incidents, dus à leur action, éclatent cependant en 1914 — une mutinerie de prisonniers en septembre dans la province de Bắc Kạn au Tonkin et une attaque de pirates en novembre à Sam Neua au Laos — mais sans mettre réellement la colonie en danger[194]. Jusqu'en 1887, deux pouvoirs français coexistent dans la péninsule indochinoise : celui du gouverneur de la Cochinchine, subordonné au département des colonies et qui a par ailleurs autorité sur le protectorat du Cambodge, et celui du résident supérieur d'Annam-Tonkin, subordonné au ministère des Affaires étrangères. L'évènement est désigné sous le nom de « révolte des ombrelles », en référence aux ombrelles brandies par une partie des moines : la manifestation s'achève en émeute, et la répression policière entraîne de nombreuses arrestations, dont celle de Pach Chhoeun. Le premier journal en langue khmère, Nagara Vatta, est fondé en 1936 par Sim Var et Pach Chhoeun, bientôt rejoints par le jeune magistrat Son Ngoc Thanh ; le premier roman en langue khmère paraît deux ans plus tard. Comme au Laos, l'administration coloniale utilise le biais de la religion pour affaiblir l'influence culturelle et politique du Siam ; c'est notamment pour détourner le clergé cambodgien des stages qu'il effectuait jusque-là au Siam que le gouverneur Pierre Pasquier crée, en 1930, l'Institut bouddhique de Phnom Penh[172]. Des succédanés sont utilisés pour remplacer les carburants et les lubrifiants dont la colonie commence à manquer. En 1937, on dénombre 42 345 « Européens ou assimilés » dont 36 134 personnes (originaires de Métropole ou bien des « anciennes colonies » comme Pondichéry, les Antilles ou La Réunion) « de nationalité française par droit de naissance » et 2 746 naturalisés[89] (parmi lesquels 250 Japonais[90]). Pendant la guerre de 1914-1918, une partie des militaires français présents en Indochine est rapatriée en Europe ; seuls 2 600 d'entre eux demeurent sur place. Les États-Unis ne signent pas le texte, se bornant à en prendre acte[443]. La peste, qui frappait encore les différents pays indochinois en 1906-1908, est peu à peu circonscrite, et ne frappe plus qu'épisodiquement au Tonkin dans les années 1920. Le 26 mai, le GPRF concrétise son projet de force d'intervention en décidant de la création d'un Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient, dont le commandement est confié au général Leclerc[287]. Deux autres entités lui furent rattachées par la suite : en 1899, le protectorat laotien, instauré six ans auparavant, et, en 1900, Kouang-Tchéou-Wan, que la France avait commencé d'occuper deux ans plus tôt. Il faut attendre l'entre-deux-guerres, pendant les années 1920, pour que l'Indochine bénéficie d'un nouvel essor économique, principalement grâce aux secteurs du riz, du caoutchouc et du charbon[129]. À cela s'ajoute le recours à la corvée pour les chantiers, qui contribue au mécontentement populaire[127]. Au Cambodge, la vie religieuse connaît la même stabilité que la vie politique : le sangha, protégé par le roi, s'aligne comme la monarchie sur les intérêts des Français[13]. Les Allemands et les exilés annamites s'efforcent de susciter des troubles, mais sans grand succès. Les Français, confrontés à une guerre d'usure, ont le plus grand mal à pacifier un territoire où l'ancienne infrastructure coloniale ne s'est jamais remise de sa destruction en 1945. En 1940, le groupe des diplômés de l'enseignement supérieur ou spécialisé est évalué à 5 000 personnes. Au Laos, Decoux s'efforce de renforcer la cohésion politique : le royaume de Luang Prabang, pour compenser l'amputation territoriale qu'il a subie après la guerre franco-thaïlandaise, reçoit les provinces de Xieng Khouang et Vientiane, ainsi que le Haut-Mékong. Nguyễn Ái Quốc lui-même est arrêté à Hong Kong en juin 1931 par la police britannique. En effet, alors que les Français encouragent l'essor d'une culture nationale — on parle alors de « mouvement de rénovation lao » — ils refusent toujours d'unifier l'ensemble des territoires lao avec le Royaume de Luang Prabang. Avant même le début de la Seconde Guerre mondiale, l'Indochine française est impliquée dans la guerre sino-japonaise, commencée en juillet 1937. Bảo Đại donne une image moderne en s'habillant fréquemment à l'européenne et en circulant en automobile. La communauté vietnamienne du Laos, largement acquise à l'indépendance, est encadrée par le Việt Minh qui l'organise en milices d'autodéfense[300]. Beaucoup plus tard, après la Seconde Guerre mondiale, les intitulés des postes sont réformés : en 1945, les résidents des protectorats et le gouverneur de la colonie sont remplacés par des commissaires de la République, subordonnés au haut-commissaire de France en Indochine (fonction qui succède alors à celle de gouverneur général)[59]. Le Đại Nam est alors gravement affaibli par les contrecoups des révoltes internes qui ont secoué la Chine dans les années précédentes, et la cour impériale est divisée quant à l'attitude à adopter face à la France. Le Gouvernement général, désireux de récupérer à son profit cette volonté de savoir chez les indigènes, favorise ces initiatives culturelles, comme l'édition de livres ou de revues. Bollaert, déçu par l'impasse de la situation, ne sollicite pas le renouvellement de son mandat. Le traité de Kouang-Tchéou-Wan, signé le 10 avril 1898, autorise d'abord l'occupation de la région ; le 16 novembre 1899, il est suivi d'un accord qui fait de Kouang-Tcheou-Wan un territoire cédé à bail pour 99 ans. Les forces révolutionnaires passent en Chine pour se former et reviennent ensuite en Indochine avec des cargaisons d'armes : progressivement, l'Armée populaire vietnamienne de Giáp passe du statut de force de guérilla à celui de vraie armée de métier, dont l'armement léger égale désormais celui des Français[384]. Durant sa brève mandature — il meurt de maladie en novembre de la même année — Bert tente de s'appuyer sur le « peuple tonkinois » en le séparant des « mandarins annamites » : il vise en effet à détacher le Tonkin de la gestion impériale, tout en appliquant réellement le protectorat sur l'Annam[50]. Cependant, la hiérarchie militaire demeurant sceptique, ils sont pour la plupart regroupés en « unités d'étape » chargées d'assurer les travaux et les transports à l'arrière du front. Une communauté de 15 000 Français continue de résider au Sud après 1956[457]. Dans la nuit du 24 au 25 septembre, profitant de la passivité des Japonais censés patrouiller dans le quartier, une foule d'émeutiers attaque la cité Hérault, où habitent avec leurs familles des petits fonctionnaires français, blancs — dont beaucoup de Français mariés à des Vietnamiennes — ou métis. Seule une minorité très réduite d'élèves indigènes accède à l'université. Alors que se constitue une classe de propriétaires fonciers indigènes — dont certains sont absentéistes mais dont la plupart s'impliquent dans la communauté et gèrent leurs fermiers de manière paternaliste — les paysans pauvres ont tendance à s'appauvrir encore, et sont particulièrement vulnérables aux accidents climatiques[108]. Decoux envisage, à la même époque, une opération commune avec le Japon pour reprendre la Nouvelle-Calédonie aux gaullistes, mais Vichy oppose son veto à cette idée[247]. Le résultat le plus important est la création, le 4 novembre 1928, d'un Grand conseil des intérêts économiques et financiers, qui n'est qu'une émanation — au rôle purement consultatif — des milieux d'affaires[74]. En mars 1944, lui et Phạm Văn Đồng deviennent membres du comité directeur du Đồng minh Hội[265]. Pendant la Première Guerre mondiale, cependant, il est lui aussi gagné par une agitation politique importante, pour des raisons essentiellement économiques. Leur population — sans compter celle de Kouang-Tchéou-Wan — est estimée en 1940 à 326 000 personnes[103]. Ce dernier accède rapidement aux demandes japonaises et proclame, le 11 mars, l'indépendance de l'Empire du Vietnam, dont le territoire regroupe l'Annam et le Tonkin : la Cochinchine en reste pour l'instant séparée, les Japonais préférant y maintenir un système d'administration directe. Jusqu'en 1888, les Français et leurs supplétifs vietnamiens ne parviennent qu'à empêcher la concentration des guérillas. Face à ce défi à son autorité, Bảo Đại autorise la tenue d'un autre congrès, destiné à réunir toutes les forces anti-Việt Minh et à désigner des délégués pour négocier avec la France. Au Cambodge, 15 700 enfants sont scolarisés dans le primaire public en 1930 ; ils sont 32 000 en 1945. Les rivalités entre les branches de la famille royale cambodgienne, qui se transposent à l'intérieur du parti, s'ajoutent aux querelles de clans et de clientèles. Les ressources de l'Indochine sont alors mobilisées pour ravitailler la Métropole en denrées et matériaux (riz, maïs, thé, café, caoutchouc…). Toutefois, les campagnes ne sont pas — sauf en Cochinchine — dotées d'un réseau scolaire serré : en 1942, 731 000 enfants seulement sont scolarisés sur une population totale de 24,6 millions.
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